Chicago hebdo Les cours sont lestés par une bonne météo
Les cours du maïs, du blé et du soja ont baissé cette semaine, plombés par une météo plutôt favorable aux cultures mondiales et par des doutes sur la demande, dans un marché qui restait calme.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
« Février s'annonce comme un mois sans histoire sur les marchés agricoles », a résumé Dewey Strickler d'Ag Watch Market Advisors. « Ce serait plus intéressant de regarder des coccinelles ! »
Le marché se prépare tout de même à prêter un peu d'attention au rapport mensuel que publiera mardi le ministère américain de l'agriculture (USDA) sur l'état de l'offre et de la demande, mais cette publication, dite Wasde, comporte peu d'enjeu en cette période de l'année. Pour l'heure, l'attention des investisseurs se concentre sur les conditions météorologiques mondiales qui sont plutôt favorables aux cultures et, donc, pèsent sur les cours.
« En ce qui concerne le blé, les cultures du centre du nord des Etats-Unis ont bénéficié cette semaine de beaucoup d'humidité et de chutes de neige qui les protègent du froid », a noté Bill Nelson, de Doane Advisory Services, notant par ailleurs que le gouvernement américain avait publié des estimations meilleures que prévu sur les conditions agricoles.
Du côté du maïs et du soja, c'est plutôt au Brésil, où vient de commencer la récolte de l'oléagineux, que sont attentifs les investisseurs, et le temps n'y est guère inquiétant pour le moment. Néanmoins, « alors que la météo s'améliore en Argentine, des questions demeurent pour le Brésil », dont certaines régions reçoivent des précipitations potentiellement excessives, a prévenu Mike Zuzolo, de Global Commodity Analytics & Consulting.
Le marché de l'oléagineux ne profite toutefois pas encore de ces inquiétudes, d'autant qu'il fait face à des nouvelles peu engageantes sur la demande avec des exportations hebdomadaires américaines en territoire négatif à cause d'annulations de grosses commandes chinoises. Le commerce international pèse également sur le blé, « car l'Egypte, l'un des principaux importateurs mondiaux, est réticente à acheter du blé », et a encore annulé vendredi un appel d'offres, « ce qui cause beaucoup d'incertitudes sur le marché », a souligné Bill Nelson.
La Russie sème la confusion
Pour ajouter à cette confusion, la Russie, gros producteur de blé, « ne cesse de semer le doute sur l'imposition ou non de droits de douane à l'exportation », a-t-il ajouté. En faisant bondir les exportations russes, la chute du rouble a relancé les rumeurs sur une telle taxe, qui encouragerait les producteurs à se retourner vers le marché intérieur et aurait tendance à soutenir les cours.
Enfin, malgré une baisse des cours du maïs cette semaine, la situation était un peu plus positive pour la céréale, car « on voit que l'on en utilise plus aux Etats-Unis pour produire de l'éthanol que ce qu'avait prévu l'USDA », a estimé Bill Nelson. En plus de bonnes exportations hebdomadaires, « un autre facteur favorable, c'est que le gouvernement américain a relevé ses prévisions annuelles sur le bétail », a-t-il conclu. « Et plus il y a de bétail... Plus on consomme de maïs ! »
Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en mars, le contrat le plus actif, a terminé vendredi à 3,6575 dollars, contre 3,7200 dollars en fin de semaine précédente (- 1,68 %). Le boisseau de blé pour mars, également le plus actif, valait 4,6675 dollars contre 4,7925 dollars une semaine plus tôt (- 2,61 %). Le boisseau de soja pour même échéance, là encore le plus échangé, coûtait 8,6750 dollars contre 8,8225 vendredi dernier (- 1,67 %).
Pour accéder à l'ensembles nos offres :